Ma photo
Quai Docteur Girard - 38520 Le Bourg d'Oisans, Alpes du Dauphiné - Isère, France

lundi 9 mars 2009

« Ils ont choisi de brûler leur vie au souffle du désert.
D’avoir l’horizon pour seule demeure et de lire le chemin de leur liberté sur le sable des dunes ».


Le désir du désert est comme le désir d’une renaissance. Il m’emmène inexorablement sur le chemin des épousailles et m’enchaîne à tout jamais à cet ailleurs.
Libre, dépouillée, je marche, inventant la route au fur et à mesure. Mes pas ne laissent pas de trace et gomment le passé. Au détour d’une piste, un regard sombre et rieur … sous le chèche noir, la beauté fière du nomade qui sait le Désert. Suspendue à ce regard, je nais à la compréhension de mon Histoire.
«Tu ne décideras jamais du voyage, ni des rencontres … surtout dans le Désert ! »…

Tout là-bas, j’ai trouvé ma Légende.

Dans un dénuement âpre et farouche, Atar surgit, telle une ville fantôme. Je suis aux portes du désert ; je suis arrivée. Comme des lettres de feu inscrites au fronton de ma vie, je sais que je suis chez moi. De plein fouet, j’aspire les odeurs, les bruits, la chaleur, comme une évidence. Mon corps sait ; mon âme sait. Demain, je m’enfoncerai dans cet espace qui me tend les bras. L’attente du désert m’habite depuis si longtemps. Il est temps de flirter avec les dunes, les immenses plateaux de pierre, les oasis pour parcourir ma vie, pour enfin rencontrer ma vie. Je m’ouvre au désert.
Marcher et se taire pour mieux se connaître, se comprendre.
Marcher entre ciel et sable pour franchir la porte du non-retour.
J’ai marché et je ne me suis plus retournée.
A cet instant, je fus prisonnière de lui. J’allais apprendre à me fondre en lui. J’allais apprendre le désert.
Au fil des jours, la caravane transporte mes rêves et mes attentes. Le vent murmure et m’accueille au sein de sa musique. Je m’éloigne souvent de la caravane pour goûter à la plénitude du silence. Gravissant les dunes, je trouve ma place pour humer ce silence et l’intérioriser. Rien que moi et ces sublimes ondulations s’engloutissant dans l’océan de sable. Le temps s’est arrêté ; le temps est aboli. Tableau désertique et pourtant si riche de mon devenir. Moments uniques d’harmonie et de paix totale.
… Le silence comme un vide intérieur dans la vérité du temps …
Les bivouacs se succèdent sous des cieux inondés d’étoiles filantes, couvercles qui m’emprisonnent dans les nuits calmes et douces. Les feux crépitent … Ils réchauffent ; ils éclairent ; ils dansent ; ils rassurent.
Nous sommes isolés de tout. Les chants des chameliers me bercent alors que je cherche le sommeil. Lorsque le feu s’éteint, je lève les yeux et ne vois qu’une myriade d’étoiles, brillantes, lumineuses qui veillent sur moi.
Le lendemain, le reg succède à l’erg pour une rude journée de marche. Sept heures à progresser au milieu des pierres, sous le soleil qui aveugle.
A midi, assise au milieu de mes amis, autour d’un feu de bois pour la préparation du repas, nous conversons doucement partageant le thé qu’ils m’offrent avec simplicité et plaisir.
Les pique-niques sont autant de moments de repos aux heures chaudes de la journée, où la nature s’endort pour la sieste, où l’ombre des acacias tempère les rayons ardents du soleil, où il fait bon s’alanguir avant de reprendre la marche.