Au fil des dunes et des crépuscules pourpres, je ne transporte que ma carcasse libérée de tout carcan et il est bon de se savoir désenchaînée et forte d’un autre devenir. La vie me transperce de toutes parts, sans un instant de répit, sans cesse en défi avec moi-même. Une vertigineuse énergie me bouffe et me subjugue. J’avance dans l’unicité de mon être reconstruit, remodelé et reconsolidé.
Chaque bivouac est une ode au jour qui se meurt et chaque bivouac est un pas accompli vers ma destinée. La Vallée Blanche se creuse des sillons des oasis ou des palmeraies pour offrir quelques heures plus tard le paysage des dunes épousant les montagnes.
A califourchon sur ma vie, j’esquisse des dessins oniriques aux couleurs chaudes et tendres, des teintes fugaces ou ensorcelantes qui se prennent aux pièges des voiles sahariens. L’alchimie du désert fait exploser des éclats de pureté et de profondeur.
La lune me fait un clin d’œil, halo laiteux avant de disparaître dans l’incommensurable. Complice de ma destinée puisque je lui parle chaque soir, elle m’accompagne dans mes dérives qui se perdent dans les contours de la nuit. Je refuse le sommeil pour bavarder avec le silence. Je refuse de dormir pour mieux vivre. Tout est jouissance dans l’immobilité du corps, dans le bouillonnement des pensées et dans le gigantisme des sensations. Je plonge dans le dépaysement de ma vie, et je bois goulûment aux rêves qui me sont offerts. Dans le fantastique de la nuit, les mythes dansent au cœur de ma vie et m’entraînent sur les chemins de nulle part. Aucun désir de me désenvoûter des sortilèges du désert ; je suis trop bien dans les bras de la passion, sur les berges idylliques d’un désert qui me possède. Le vertige de la nuit m’étreint sur le chant intarissable de la contemplation. Là, dans les entrailles de ma vie, je vole vers les immensités inviolées qui me sont offertes comme le plus merveilleux des cadeaux. Comme un fruit pulpeux dont la chair serait pleine et tendre, je me laisse dévorer doucement jusqu’au petit matin. Les lèvres de la nuit me caressent pour m’emporter dans les songes les plus fous. Le voile de la conscience se déchire alors et comme un diamant brut, mon corps se laisse polir, façonner par les mains mystérieuses et satinées de la nuit. Je ne compte plus les lambeaux de ce qui fut moi, abandonnés au fil des pas, pas plus que les morceaux de mon âme éparpillés au gré du vent. L’aurore me trouve blottie dans un écrin de douceur infinie, affamée d’un autre jour, d’un autre moi-même.
Au fil du temps, mon baluchon se fait léger comme l’air que je respire à pleins poumons. Il s’est délesté du poids du passé. Je vagabonde allégrement sur le présent de ma vie. Je n’attends rien et ne veux rien, rien que cette magie d’être « une ». Je me retrouve unifiée, au milieu d’un désert qui ne ment pas.
Voyageur sans limites ni attaches, je me mêle aux paysages, décryptant chaque jour les messages des sables brûlants et des mirages. Je ne veux que le silence pour unique danse. Jour après jour, je calfeutre mon âme dans un écrin de solitude totale et me perds dans la toile des errements quand la nuit surprend le campement. Sur les dérives de ma foi, mes pas ne sont que poursuite pour palper les non-dits écrits dans les poussières opuscules. Les braises éclairent mes attentes, inscrites sur les pierres brunes, comme autant de mots pour balayer ma fuite.
Dans cet erg immense, je me nourris du plein silence et des regards intenses, du vent déchaîné et des pas mêlés, des brûlures du soleil et du froid des veilles. Je longe les crêtes, balayées par les vents, les gravis pour dominer le monde et me surpasser. Je vais vers ce rien qui se dessine comme une ligne invisible dans les tourbillons blancs du chant des dunes. Et dans le calme du désert, je mords la poussière, bras grands ouverts pour accueillir la terre.
Chaque bivouac est une ode au jour qui se meurt et chaque bivouac est un pas accompli vers ma destinée. La Vallée Blanche se creuse des sillons des oasis ou des palmeraies pour offrir quelques heures plus tard le paysage des dunes épousant les montagnes.
A califourchon sur ma vie, j’esquisse des dessins oniriques aux couleurs chaudes et tendres, des teintes fugaces ou ensorcelantes qui se prennent aux pièges des voiles sahariens. L’alchimie du désert fait exploser des éclats de pureté et de profondeur.
La lune me fait un clin d’œil, halo laiteux avant de disparaître dans l’incommensurable. Complice de ma destinée puisque je lui parle chaque soir, elle m’accompagne dans mes dérives qui se perdent dans les contours de la nuit. Je refuse le sommeil pour bavarder avec le silence. Je refuse de dormir pour mieux vivre. Tout est jouissance dans l’immobilité du corps, dans le bouillonnement des pensées et dans le gigantisme des sensations. Je plonge dans le dépaysement de ma vie, et je bois goulûment aux rêves qui me sont offerts. Dans le fantastique de la nuit, les mythes dansent au cœur de ma vie et m’entraînent sur les chemins de nulle part. Aucun désir de me désenvoûter des sortilèges du désert ; je suis trop bien dans les bras de la passion, sur les berges idylliques d’un désert qui me possède. Le vertige de la nuit m’étreint sur le chant intarissable de la contemplation. Là, dans les entrailles de ma vie, je vole vers les immensités inviolées qui me sont offertes comme le plus merveilleux des cadeaux. Comme un fruit pulpeux dont la chair serait pleine et tendre, je me laisse dévorer doucement jusqu’au petit matin. Les lèvres de la nuit me caressent pour m’emporter dans les songes les plus fous. Le voile de la conscience se déchire alors et comme un diamant brut, mon corps se laisse polir, façonner par les mains mystérieuses et satinées de la nuit. Je ne compte plus les lambeaux de ce qui fut moi, abandonnés au fil des pas, pas plus que les morceaux de mon âme éparpillés au gré du vent. L’aurore me trouve blottie dans un écrin de douceur infinie, affamée d’un autre jour, d’un autre moi-même.
Au fil du temps, mon baluchon se fait léger comme l’air que je respire à pleins poumons. Il s’est délesté du poids du passé. Je vagabonde allégrement sur le présent de ma vie. Je n’attends rien et ne veux rien, rien que cette magie d’être « une ». Je me retrouve unifiée, au milieu d’un désert qui ne ment pas.
Voyageur sans limites ni attaches, je me mêle aux paysages, décryptant chaque jour les messages des sables brûlants et des mirages. Je ne veux que le silence pour unique danse. Jour après jour, je calfeutre mon âme dans un écrin de solitude totale et me perds dans la toile des errements quand la nuit surprend le campement. Sur les dérives de ma foi, mes pas ne sont que poursuite pour palper les non-dits écrits dans les poussières opuscules. Les braises éclairent mes attentes, inscrites sur les pierres brunes, comme autant de mots pour balayer ma fuite.
Dans cet erg immense, je me nourris du plein silence et des regards intenses, du vent déchaîné et des pas mêlés, des brûlures du soleil et du froid des veilles. Je longe les crêtes, balayées par les vents, les gravis pour dominer le monde et me surpasser. Je vais vers ce rien qui se dessine comme une ligne invisible dans les tourbillons blancs du chant des dunes. Et dans le calme du désert, je mords la poussière, bras grands ouverts pour accueillir la terre.